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Alstom-Siemens : changeons la politique industrielle de l’Europe

La Commission européenne a décidé de rejeter le projet de fusion entre Alstom et Siemens, malgré les concessions envisagées par les deux entreprises pour assurer une saine concurrence. C’est une décision que je regrette.

Malgré cela, il n’y a à moyen terme aucun péril pour l’entreprise Alstom dont les contrats et l’activité sont assurés pour les dix prochaines années.

Néanmoins, cette décision de la Commission européenne est une nouvelle preuve de la nécessité de modifier le fonctionnement de nos institutions européennes, notamment en ce qui concerne les sujets de concurrence. En effet, certains critères retenus ne sont manifestement pas pertinents. La Commission s’intéresse principalement aux parts de marché actuels et passés des entreprises pour statuer s’il y a un risque de position dominante, sans prendre en compte les tendances du marché mondial et l’émergence de concurrents extra-communautaires, peu présents sur notre continent, mais qui ont vocation à s’y installer. C’est le cas dans le dossier présent avec l’entreprise chinoise CRRC qui devrait s’implanter en Europe à la fois dans la fabrication de matériels roulants et de matériels de signalisation. Rappelons que CRRC possède déjà un chiffre d’affaires deux fois supérieur à Alstom et Siemens.

Dans le cadre de la campagne européenne qui s’ouvre, cet enjeu devra être abordé afin de trouver des solutions concrètes permettant à nos entreprises européennes de ne pas être bridées dans leur développement qui passe, sur des secteurs stratégiques, par des rapprochements entre acteurs majeurs.

En tant que parlementaire, membre de la Commission d’enquête sur la politique industrielle de la France, je vais suivre ce dossier avec attention avec la ferme volonté d’assurer une activité pérenne à Alstom et de sauvegarder nos emplois industriels en Europe, en France et évidemment dans la Métropole de Rouen où Alstom possède une implantation de 90 emplois directs que j’ai eu l’occasion de visiter à Petit-Quevilly.

Damien ADAM

Député de Seine-Maritime