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France Télé et Radio France : une transformation en profondeur de notre service public audiovisuel

C’est un fait, on ne regarde plus la télé de la même manière qu’il y a 10 ans, pas plus que nous n’écoutons la radio de la même façon. Le paysage de l’audiovisuel s’est radicalement transformé : lancement de la TNT en 2005, explosion du nombre de radios, apparition des box incluant Internet, téléphonie et télévision, émergence de nouveaux acteurs comme Netflix, Amazon, Facebook ou Youtube et développement du smartphone et des tablettes. Aujourd’hui, nous visionnons plus de contenus, sur davantage d’écrans, pour de nouveaux usages de moins en moins linéaires.

Face à ces transformations, le service public de l’audiovisuel doit s’adapter pour garder son ambition qui est toujours autant indispensable : être un atout culturel, un média d’information et de divertissement. Les Français passent 2 heures par jour à regarder la télévision ou à écouter la radio, à travers une offre pléthorique de contenu. Les chaînes et radios publiques, ce sont 6 chaînes et 7 radios disposant d’un budget important de plus de 4,4 milliards d’euros, principalement financées par la redevance et les dotations publiques. C’est pourquoi, les Français sont en droit d’attendre un service public de grande qualité.

Le gouvernement a présenté lundi 4 juin sa feuille de route pour la réforme de l’audiovisuel public. L’objectif est de permettre à nos chaines et nos radios publiques de se distinguer en misant sur l’innovation, la création, la proximité, la qualité, et en veillant à assurer la représentation de la société française dans sa diversité.

La première des priorités de cette réforme est la proximité. La vocation régionale de France 3 sera réaffirmée : le temps consacré aux programmes régionaux passera de 2h/jour à 6h/jour. La coopération entre France 3 et France Bleu sera renforcée pour créer un nouveau média de proximité qui regroupera télévision, radio et numérique avec des expérimentations dans 2 régions à l’automne.

La deuxième priorité est l’éducation et la jeunesse. Pour ce faire, un nouveau média commun sera créé à destination des 15-30 ans début 2019. Une nouvelle plateforme éducative (regroupant les contenus aujourd’hui dispersés de France TV, Radio France, Arte et l’Ina) sera également créée avec des vidéos et programmes courts pour aider les élèves dans leur apprentissage et leurs révisions. Enfin, dès aujourd’hui, une plateforme commune de décryptage des fausses nouvelles est lancée et hébergée sur le site de franceinfo.

Troisième priorité, la création. Un média n’est rien sans contenu et la création de nouveaux contenus originaux et de haute qualité doit être la fierté de notre service public audiovisuel et du rayonnement de la France à l’international. Ainsi, nous maintiendrons les investissements dans la création cinématographique et audiovisuelle avec un budget de 560 millions d’euros par an. En complément, un nouveau média des arts et de la culture sera lancé fin juin. Il rassemblera des centaines d’heures de contenus (captations, podcasts, webseries) à partir des offres des 6 sociétés de l’audiovisuel public.

Enfin, dans un monde ou la télévision et la radio sont bouleversées par le numérique, nous devons investir massivement dans ce domaine. C’est ce que nous ferons avec un investissement supplémentaire de plus de 100 millions d’euros chaque année pour développer de nouvelles offres et la bascule numérique de France 4. Tout cela, permettant à France Télévisions et Radio France de lutter contre des acteurs exclusivement numériques et de rester dans le cœur des Français.

Damien Adam, député de Seine-Maritime