Le Premier ministre Jean Castex a annoncé, hier soir, la mise en place d’un bouclier tarifaire destiné à protéger le pouvoir d’achat des Français face à la flambée des prix de l’énergie.
Depuis quelques mois, la France, comme tous les autres pays européens, subit une envolée exceptionnelle du prix du gaz sur les marchés internationaux. Ce prix a été multiplié par plus de six en un an.
Cette envolée est due à la reprise très forte de l’économie mondiale en sortie de crise, mais aussi à une baisse de la production de certains grands pays comme la Russie et la Norvège dont nous sommes dépendants. La France importe 99 % du gaz consommé et nous ne maitrisons pas les prix mondiaux auxquels nous importons notre gaz.
Pour y faire face :
➜ Le tarif réglementé de vente du gaz sera bloqué jusqu’en avril 2022, après la hausse prévue aujourd’hui, vendredi 1er octobre (+12,6% pour les tarifs réglementés TTC d’Engie).
- Cela veut dire concrètement que, pendant tout l’hiver prochain, le tarif réglementé de gaz, toutes taxes comprises, ne dépassera pas le niveau d’octobre 2021.
- Sans ce blocage, la facture de chauffage des français aurait dû augmenter de 30 % de plus d’ici la fin de l’année.
- C’est une mesure de gel temporaire, car les experts convergent pour dire que cette situation de prix très élevés est exceptionnelle et que les prix vont baisser à partir du printemps prochain.
➜ Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs de vente d’électricité d’ici à la fin de l’année 2021.
➜ La hausse du tarif réglementé de vente d’électricité ne dépassera pas 4 % au début de 2022 (hausse prévue en février prochain).
- Environ 10 % de l’électricité française est produite à partir de gaz, et donc quand le prix du gaz augmente, le coût de production de l’électricité augmente mécaniquement.
- Cette hausse pourrait atteindre environ 10 %, voire 12 %. Le Gouvernement a annoncé qu’il fera en sorte que cette hausse ne dépasse pas 4 %, ce qui représente environ 5€ /mois pour un Français qui se chauffe à l’électricité.
- Le Gouvernement proposera au Parlement d’amortir pour les ménages toute hausse supérieure à ce plafond de 4 % par une baisse équivalente de la fiscalité de l’électricité (TICFE).
➜ En décembre, un chèque énergie exceptionnel de 100 € sera versé aux 6 millions de ménages les plus modestes. Si cette mesure ne suffit pas, le chèque énergie pourrait être revalorisé.
De façon plus structurelle, cette « crise du gaz » invite à réduire à la fois notre consommation énergétique, mais aussi notre dépendance au gaz naturel. C’est un enjeu environnemental puisque le gaz est une énergie carbonée. C’est aussi un enjeu d’indépendance énergétique.
Le Gouvernement y travaille de plusieurs façons :
- en réduisant les factures de chauffage grâce à la rénovation thermique des logements. C’est tout le sens de l’action que nous menons avec MaPrimeRenov’ pour aider tous les ménages ;
- en accélérant la substitution du gaz naturel par d’autres énergies que nous produisons en France et qui n’émettent pas de gaz à effet de serre, comme l’électricité produite à partir de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables que nous devons développer ;
- en nous rendant le plus indépendant possible s’agissant de la production de gaz, notamment à partir de biogaz qui ne représente aujourd’hui que 1% du gaz que nous consommons ; nous avons engagé un plan d’investissement qui nous permettra d’atteindre 10% en 2030.