Rechercher
Personne âgée accompagnée

La création d’une branche dépendance et perte d’autonomie de la Sécurité sociale est votée !

Longtemps espérée et régulièrement abandonnée, la 5ème branche de la Sécurité sociale, celle du grand âge et de l’autonomie, a été votée hier soir par la majorité En Marche à l’Assemblée nationale. En gestation depuis plus de 10 ans en France, cette nouvelle branche permettra de couvrir les besoins dans une France où 15 % de la population aura plus de 75 ans en 2040

La Sécurité sociale aujourd’hui

Notre Sécurité sociale est aujourd’hui composée de 4 branches (ou risques) :

  • la branche maladie, maternité, invalidité et décès ;
  • la branche accidents du travail et maladies professionnelles ;
  • la branche famille ;
  • la branche retraite.

Pour chacun de ces risques nous payons des impôts et des cotisations qui nous sont restitués au moment où le risque survient. Jusqu’ici, la perte d’autonomie n’est financée que par une journée de solidarité par an, et fait l’objet de complémentaires santé privées pour les citoyens qui peuvent se le permettre. La Majorité souhaite changer cet état de fait et mettre en place une couverture publique

Les enjeux de santé et financiers 

Si cette nouvelle prise en compte du risque de perte d’autonomie a été sans cesse repoussée par les majorités précédentes, c’est que le coût de l’opération est important. A la suite d’une grande consultation nationale sur le grand âge et l’autonomie, le rapport Libault estime les besoins de financement à 6 milliards d’euros par an aujourd’hui, et à 9 milliards d’euros par an d’ici 2030 avec le vieillissement de la population. D’ici 2024 ce sont aussi 80 000 emplois supplémentaires à créer (par rapport à 2015) pour accompagner nos aînés.

De l’autre côté, la non-prise en charge de ce risque conduit à des situations humaines dramatiques pour les personnes dépendantes et leur famille que ce soit dans le coût ou dans la gestion des maladies du grand âge. La crise a jeté une lumière crue sur des drames qui ne doivent plus se reproduire. Comme en 1945, il est temps de garantir aux Français d’aujourd’hui et de demain, une Sécurité sociale à la hauteur de leurs besoins. 

Ce que cette 5ème branche doit changer pour nos aînés

Très concrètement, les priorités de cette nouvelle branche doivent permettre de :

  • Rénover les Ephad et offrir une qualité de service renforcée et plus de moyens humains pour accompagner nos aînés.
  • Réduire le coût de la prise en charge en Ephad pour les pensionnaires et les familles. Aujourd’hui, le coût médian en Ephad est autour de 2 000 € par mois.
  • Pouvoir choisir librement de rester à son domicile malgré la perte d’autonomie.
  • Avoir une meilleure qualité du service rendu à la personne en tout point du territoire pour tout type de prise en charge.
  • Pouvoir bénéficier d’une approche des soins globale. Il faut faire en sorte que la personne âgée n’ait pas à faire une démarche auprès de l’hôpital, puis une autre pour des soins d’hygiène mais qu’une seule démarche suffise à avoir accès à  l’ensemble des soins dont elle a besoin
  • Disposer de solutions intermédiaires entre le tout Ehpad ou le tout à domicile. 
  • Créer des liens sociaux en dehors de l’approche médicale via la présence de jeunes bénévoles.
  • Mettre en place une stratégie globale de prévention sur la perte d’autonomie de la part des pouvoirs publics. Cette approche a montré de très bons résultats à l’étranger sur l’espérance de vie et l’autonomie. 

Votée hier soir par l’Assemblée nationale, cette 5e branche de la Sécurité sociale sera officiellement installée dès le 1er janvier prochain et montera progressivement en puissance en terme de financement et de prise en charge des besoins.

Damien ADAM – Député de la Seine-Maritime