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La voiture électrique plus polluante que les voitures thermiques ? C’est faux !

Depuis plusieurs années, une fake news se propage ; la voiture électrique ne serait pas aussi bonne qu’on ne le dit pour l’environnement à cause des matières qu’elle contient. Vous le pensez aussi ? Vous allez changer d’avis après avoir lu ceci.  

Selon une étude de l’ADEME, une voiture essence émet 27 tonnes de CO2 pendant l’intégralité de sa vie. Cela comprend l’usage du véhicule (pour un usage moyen de 150 000 km parcourus) ainsi que le coût carbone de sa construction et de sa destruction. Pour un véhicule diesel, l’émission de carbone est estimée à 22 tonnes. Et pour un véhicule électrique ? Seulement 9 tonnes de CO2 en France.

Comment expliquer ce chiffre ? Un véhicule électrique n’a pas besoin de carburant (essence ou diesel) pour fonctionner, ce qui réduit drastiquement son impact sur l’environnement : il a juste besoin d’électricité. En France, près de 80 % de l’électricité est produite par le nucléaire qui ne dégage aucune émission de CO2. L’utilisation d’un véhicule électrique s’en retrouve très vertueuse.

Si l’utilisation d’un véhicule électrique ne rejette pas directement de CO2, la construction de la voiture a tout de même un coût environnemental, notamment du fait des métaux rares qui doivent être extraits pour fabriquer sa batterie, expliquant le total de 9 tonnes de CO2 générées par un véhicule électrique tout au long de sa vie en France. Selon une étude réalisée par AlixPartners et T&E, dans un pays comme la Chine qui est l’un des pires au monde en terme d’émission de CO2 pour la production d’électricité (notamment avec du charbon), la voiture électrique a le même impact environnemental que la voiture essence ou diesel. Ainsi, plus les énergies renouvelables se développeront, plus l’impact environnemental de la voiture électrique sera positif.

Reste le cas des batteries. De nombreuses innovations sont en cours pour diminuer l’impact environnemental de leur fabrication. C’est notamment ce à quoi travaillent deux entreprises françaises que j’ai pu rencontrer : Blue Solution et la start-up Saft. La première fabrique des batteries sans métaux rares. Après avoir développé des Autolib à Paris, ils travaillent désormais sur des bus électriques. La deuxième, récemment rachetée par Total, investit massivement dans la recherche pour développer une nouvelle génération de batteries dites solides, plus respectueuses de l’environnement.

Concernant le recyclage, sachez qu’une fois le véhicule arrivé en fin de vie, la batterie peut être réutilisée. En effet, il a été observé qu’après 300 000 km réalisés, les batteries des véhicules électriques disposaient encore d’une efficacité supérieure à 80 %. Cette performance permet leur réutilisation pour d’autres usages, notamment pour stocker l’électricité généré la journée par les énergies renouvelables, réinjecté dans le réseau en fin de journée au moment des pics de consommation, évitant le recours à des énergies fossiles (centrales au gaz, charbon ou méthanisation). La ville de Malaunay a par exemple installé des panneaux solaires sur son église et une batterie d’ancienne Nissan LEAF pour stocker l’énergie produite. Ainsi, le soir, l’éclairage de l’église et les événements qui y sont organisés utilisent l’électricité produite la journée par le soleil et stockée dans les batteries.

Le véhicule électrique est donc d’ores et déjà très vertueux pour l’environnement en France. Et ce n’est qu’un début ! Car l’innovation des prochaines années va permettre d’améliorer encore ce bilan. C’est pour cela que la majorité La République en Marche est déterminée à multiplier par 5 le nombre de véhicules électriques mis sur le marché d’ici 2022, pour parvenir à un parc de 1,2 millions de véhicules électriques particuliers en circulation en 2023. Nous développerons pour cela de nombreuses aides comme nous avons commencé à le faire avec la prime à la conversion qui peut atteindre jusqu’à 5 000 € pour l’achat d’un véhicule électrique, à quoi s’ajoute jusqu’à 6 000 € de bonus écologique. Si les voitures électriques ont représenté en 2018 un peu moins de 2 % des ventes, l’objectif est d’atteindre 27 % des ventes en 2028. Nous développerons également les stations de recharge. Il existe aujourd’hui 25 000 bornes publiques disponibles pour tout le monde sur l’ensemble du territoire. Il y en aura 100 000 en 2023 et nous développerons des aides pour installer des bornes de recharge chez soi, dans les parkings d’immeubles ou d’entreprises, sans surcoût.

Damien ADAM

Député de Seine-Maritime