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Loi sur la fin de vie : l’obstruction parlementaire n’est pas à la hauteur de cet enjeu essentiel

La proposition de loi sur la fin de vie libre et choisie est discutée aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Attendu de longue date, ce texte n’a pourtant quasiment aucune chance d’être adopté car il est la cible d’une obstruction parlementaire à l’initiative de plusieurs députés Les Républicains ayant déposé plus de 2 000 amendements. Une manœuvre parlementaire qui suit deux objectifs : ralentir son examen et empêcher les députés de voter. Le texte étant déposé dans le cadre d’une niche parlementaire, les députés n’ont qu’une journée pour débattre. 

Si l’obstruction parlementaire est un droit, je regrette et dénonce vivement une pratique qui entrave le bon déroulement de nos débats et empêche le vote d’un texte pourtant parvenu à dépasser les clivages partisans et faire consensus. Cela n’est pas à la hauteur de cet enjeu sociétal essentiel.

Ce consensus existe également dans la société. Rappelons simplement ce chiffre : 96 % des français sont favorables à l’euthanasie selon le sondage Ipsos réalisé en mars 2019. Depuis 4 ans que je suis parlementaire, je suis très souvent interpellé par mes concitoyens aspirant à une fin de vie paisible, digne et choisie, entourés de leurs proches et sans acharnement thérapeutique.

Nous avions aujourd’hui l’occasion de répondre enfin à cette demande forte des citoyens.

À travers cette proposition de loi, voici les mesures concrètes pour lesquelles je me suis engagé :

  • Ouvrir une aide médicalisée à mourir aux personnes majeures et capables, en phase avancée ou terminale d’une maladie grave et incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable.
  • Garantir au médecin traitant une clause de conscience.
  • Garantir le choix libre et sans contrainte de la personne qui souhaite bénéficier d’une aide médicalisée à mourir.
  • Créer une commission de contrôle chargée de vérifier le respect des aspects légaux.
  • Affirmer un droit universel de l’accès aux soins palliatifs et un accompagnement digne en fin de vie.

Dans la perspective où la proposition de loi ne pourrait être votée aujourd’hui, je souhaite m’associer à la démarche de plusieurs de mes collègues pour demander au gouvernement de réinscrire le texte à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.