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Pacte productif : le prochain combat pour atteindre le plein emploi en 2025

Le Président de la République a annoncé à l’occasion de la conclusion du Grand débat national un travail de consultation pour bâtir un pacte productif pour atteindre le plein emploi en 2025 et réconcilier industrie et transition écologique. 

Si la France a de sérieux atouts pour relever ces défis, notre pays souffre de maux identifiés
et structurels :

  • Notre fiscalité de production est deux fois plus élevée que celle de nos voisins européens qui partagent le même marché ;
  • Notre spécialisation sur les produits et services de moyenne gamme n’est pas bonne ;
  • Notre volume global d’heures travaillées est plus faible que la moyenne des autres pays riches. 

Ces faiblesses de l’économie française ont causé la perte de nombreuses usines et d’emplois industriels (2 millions d’emplois perdus en 30 ans). Depuis de nombreux mois, les acteurs économiques, associatifs, syndicaux et les élus réfléchissent aux axes de ce pacte productif qui a été annoncé mardi dernier par le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Voici ces 5 axes.

Tout d’abord, la France se doit d’atteindre une économie zéro carbone en 2050. Pour cela, la France confirme sa volonté d’instaurer :

  • Une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne ;
  • Une taxation à l’échelle européenne des moyens de transport les plus polluants comme l’avion et le bateau ;
  • Faire de la Banque Européenne d’Investissement une banque verte ;
  • Mettre fin au financement par l’État des projets qui contribuent à la croissance des émissions carbonées. 

Autant de sujets qui seront confirmés par la nouvelle Présidente de la commission européenne Ursula Von Der Leyen à l’occasion de son discours introductif d’ici à la fin de l’année.

Deuxièmement, il est absolument nécessaire d’anticiper les besoins en ressources humaines et en compétences de notre pays. Nous devons élever les compétences de nos habitants :

  • La France a besoin de techniciens, d’ingénieurs, de docteurs formés dans les nouvelles technologies ;
  • La robotisation est l’occasion de requalifier nos ouvriers pour les rendre plus compétents et productifs ;
  • Le nombre d’emplois non pourvus doit passer de 200 000 à 100 000.

Troisièmement, notre économie doit maintenir le train de l’innovation, et le faire accélérer. Malgré notre tissu entrepreneurial nous n’avons pas une économie de rupture technologique, il faut changer cet état de fait avec :

  • Un renforcement du financement des pépites technologiques françaises avec un objectif de 20 milliards de levées de fonds publics et privés à échéance 2025 ;
  • une augmentation de part de la recherche publique orientée vers le développement industriel ;
  • Le développement d’une stratégie claire de chaînes de valeur technologiques (l’hydrogène dans la mobilité par exemple).

Quatrièmement, si nous voulons rapatrier les capacités de production en France, nous devons retrouver une compétitivité fiscale :

  • Réduction des impôts de production en commençant par supprimer la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés);
  • Possibilité pour les régions de faire baisser la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) ;
  • Mise en place d’une déduction fiscale pour les investissements dans la transition énergétique et digitale. 

Enfin, il faut acter le fait que l’Etat ne peut pas tout, et qu’il est important de pouvoir décentraliser certaines thématiques pour être efficace et réactif :

  • La gestion des pôles de compétitivité sera transférée aux régions ainsi que les appels à projet ;
  • Les régions pourraient définir des stratégies de compétitivité territoriale avec de nouvelles compétences fiscales et sociales ;
  • Un conseil Etat-région pourrait être mis en place pour partager les orientations politiques industrielles nationales et régionales.

Si les grands axes sont fixés, il reste encore beaucoup de travail pour ce pacte productif. Vous pouvez contribuer en vous rendant sur le site dédié pacte-productif.gouv.fr afin de construire une stratégie de long terme. Le chômage n’est pas une fatalité dans notre pays et baisse depuis plusieurs mois. A nous de continuer la transformation de notre pays pour atteindre comme dans les autres pays le plein emploi en France.

Damien Adam, Député de Seine-Maritime