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Photo AFP Incendie de Lubrizol

Réaction aux informations diffusées par le journal Le Monde sur l’origine de l’incendie des sites Lubrizol/Normandie Logistique du 26 septembre 2019

Dans un article paru ce jour dans le journal Le Monde, nous apprenons que l’incendie du 26 septembre 2019 “a peut-être trouvé son origine dans deux radiateurs électriques d’un vestiaire de Normandie Logistique”. S’il convient de rester prudent, car les conclusions de l’enquête ne sont pas publiques et que la piste reste à confirmer, cette information jette une lumière nouvelle sur les événements de septembre dernier

Si les conséquences de l’incendie de Lubrizol et Normandie Logistique pour les habitants de la Métropole de Rouen et de la Seine-Maritime ne sont en rien changées par cette nouvelle, il est toutefois important de pouvoir retracer l’origine de l’incendie. C’est ce que les habitants nous demandent depuis 8 mois et c’est ce qui nous permettra à tous de comprendre ce qu’il s’est passé et de pouvoir tourner la page

Même si la mission d’information dont j’étais le rapporteur pour l’Assemblée nationale ne pouvait pas intervenir sur les éléments de l’enquête judiciaire, je n’ai écarté aucune piste sur l’origine de l’incendie dans le cadre des auditions menées. J’avais même spécifiquement pointé la possibilité que le feu ait pour origine non pas Lubrizol comme certains auraient aimé le penser, mais Normandie Logistique.

C’est de cette possibilité qu’avait émergé dans mon rapport la proposition n°6 pour approfondir la notion de “plateforme industrielle” créée par la loi PACTE en 2019 par un amendement que j’avais moi-même porté. Cette notion de “plateforme industrielle” permet d’appréhender le risque industriel non pas installation par installation mais en intégrant les sites voisins afin de mieux prendre en compte le risque de sur-accident et d’effet domino. Ainsi, le risque d’un incendie sur un site Seveso qui aurait pour origine un site voisin serait mieux appréhendé et ferait l’objet de mesures spécifiques pour éviter le sur-accident comme ce que nous avons connu le 26 septembre dernier. 

Cette volonté de regarder l’environnement immédiat des sites SEVESO lors des contrôles des DREAL a d’ailleurs été reprise par la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, lors des premières annonces faisant suite aux missions d’inspections diligentées par le ministère après l’incendie.

De nouvelles séries de mesures doivent être annoncées par le Gouvernement d’ici fin juin suite à l’incendie du 26 septembre concernant la gestion de crise et l’information de la population. Il est essentiel que malgré l’épidémie de Covid-19, ce calendrier puisse être tenu par le Gouvernement et je serai très vigilant à ce que le délai soit respecté.

Sur ces deux thématiques, je défends dans mon rapport une véritable révolution de la culture du risque pour qu’elle s’installe durablement dans notre société, notamment grâce à la réalisation une fois par an d’un exercice de grande ampleur de risques naturel ou technologique sous forme de journée dite “à la japonaise”. Pour améliorer l’information de la population en situation à risque, je préconise notamment le développement d’ici à 2022 de la technologie du « cell broadcast » qui permet d’envoyer un message d’alerte et d’information par SMS dans une zone géographique donnée. D’ailleurs, c’est une technologie très utilisée lors de la crise du Covid-19 par les pays qui en disposent.

Damien ADAM – Député de la Seine-Maritime