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Urgences : 750 millions d’euros pour refonder le système

Depuis plusieurs semaines, des médecins, infirmiers et personnels de services d’urgences se mobilisent dans notre pays pour dénoncer leurs conditions de travail. Celles-ci n’ont eu de cesse de se dégrader, en vingt ans le nombre de passages aux urgences a ainsi doublé passant de 10 millions (en 1996) à 20 millions (en 2016).

Face à cela, et dans la continuité du plan Ma Santé 2022, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a présenté hier un plan de refondation des urgences qui repose sur deux principes fondamentaux : faire confiance aux territoires et miser sur la médecine de proximité

Cette refondation s’appuie sur 3 leviers : les compétences, les financements et le numérique. 750 millions d’euros seront consacrés à la mise en place de ce plan de refondation des urgences jusqu’en 2022. Ils s’ajoutent aux 70 millions déjà engagés en juin qui visaient à améliorer les conditions salariales des personnels des urgences. 80 % de ces moyens sont des moyens humains nouveaux ; des recrutements.

Le plan présenté hier comprend 12 mesures, dont voici les principales :

✅ Mise en place dans tous les territoires d’un service universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français : le service d’accès aux soins (SAS). Ce service sera accessible par téléphone et en ligne. Il permettra au patient d’accéder à toute heure et à distance à un professionnel de santé qui lui fournira un conseil, une téléconsultation ou une orientation, selon son état, vers une consultation sans rendez-vous ou un service d’urgences. Sa mise en œuvre va faire l’objet d’une concertation entre les professionnels de santé pour être opérationnel à l’été prochain 2020.

✅ L’offre de consultations médicales sans rendez-vous en ville sera renforcée via les communautés professionnelles territoriales de santé (1 000 d’ici 2022) et 50 nouvelles maisons médicales de garde seront créées. Ces consultations sans rendez-vous offriront les mêmes avantages que les urgences : elles seront accessibles en transports sanitaires urgents, proposeront le tiers payant sur les horaires de la garde et offriront la possibilité d’y faire des examens de biologie sur place.

✅ Introduction de la vidéo-assistance dans tous les SAMU, pour permettre par exemple au médecin qui régule de vérifier d’abord l’état par exemple d’un résident d’EHPAD avant de prendre la décision de l’envoyer aux urgences.

✅ Afin d’optimiser le temps de travail d’un urgentiste, mais aussi afin de mieux s’appuyer sur les compétences des paramédicaux, nous lançons une concertation, dans les 2 mois qui viennent, pour permettre la reconnaissance de différents types de services d’urgence adaptés aux spécificités des territoires et des transports sanitaires paramédicalisés.

✅ Les compétences des infirmiers seront étendues, afin de prendre en charge les patients avec plus d’autonomie et de reconnaissance, y compris salariale. C’était attendu, nous l’avons entendu. Dans le même esprit, les patients pourront être pris en charge, pour certains problèmes, par des soignants, non médecins, comme des kinésithérapeutes ou des pharmaciens pour des pathologies simples (ex : entorses).

Ces mesures seront adoptées à l’occasion du vote des prochains projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale. Dans cette optique, je rencontrerai prochainement les urgentistes du CHU de Rouen afin d’échanger avec eux sur ces annonces.

Damien ADAM
Député de Seine-Maritime

Retrouvez les 12 mesures