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Abstention sur le projet de loi néonicotinoïdes pour passer un message clair : il n’y aura pas de délai supplémentaire !

Aujourd’hui, les députés se sont exprimés sur la réintroduction pour 3 ans des néonicotinoïdes pour la filière betterave à la suite d’une invasion de pucerons qui fait baisser les rendements des betteraves et met en péril la filière. Le Député Damien Adam a décidé de s’abstenir sur ce projet de loi, voici pourquoi.

Les difficultés de la filière betterave sont réelles aujourd’hui 

La filière betterave en France vit une année très difficile. L’invasion de pucerons, vecteurs de la jaunisse des plantes occasionne des baisses de rendement jusqu’à 50 % et met en péril toute une filière qui pèse pour 46 000 emplois en France. Sans aide, c’est toute la filière qui disparaît avec ses emplois, au profit d’importations étrangères beaucoup moins respectueuses de notre environnement et plus émettrices de CO2. Au-delà des importants enjeux environnementaux et de la souveraineté alimentaire, il faut rappeler que la filière de la betterave sucrière a participé ces derniers mois à approvisionner notre pays en solution hydroalcoolique. 

Aucune avancée n’a été faite depuis l’interdiction des néonicotinoïdes

Tous les usages des néonicotinoïdes sont interdits en France depuis 2018. Il n’existe aujourd’hui aucune autre technique – qu’elle soit naturelle ou chimique – que les néonicotinoïdes pour lutter contre les pucerons, même si certaines peuvent s’avérer efficaces pour réduire légèrement leur impact (rotations plus longues, prédateurs comme les coccinelles, haies aux bords des champs,…). Contrairement à ce qui a pu être dit, toutes les exploitations sont touchées, y compris les exploitations en culture biologique. 

Ce constat était déjà vrai il y a 3 ans et il est inadmissible qu’aucune action sérieuse n’ait été développée par la filière pour trouver des alternatives aux néonicotinoïdes pendant tout ce temps. C’est la raison qui oblige aujourd’hui les parlementaires à devoir les réautoriser temporairement.

Une abstention pour montrer sa vigilance et mettre la pression sur les différents acteurs

L’étude du projet de loi a permis de limiter la réautorisation à 3 ans et aux seules betteraves sucrières. Il acte la création d’un délégué interministériel à la betterave-sucre pour coordonner le plan d’action de la filière afin de trouver des alternatives. 5 millions d’euros dédiés à la recherche d’alternatives sont mobilisés (via la recherche privée et publique). Enfin, la création d’un plan de protection des pollinisateurs est lancée.

Ces éléments vont dans le bons sens et la réintroduction des néonicotinoïdes est malheureusement indispensable pour préserver la filière, limiter l’impact environnemental et notre souveraineté. 

Le rôle du parlementaire, c’est aussi celui de la vigilance. Aussi, à travers son vote, Damien Adam a souhaité signifier aux différents acteurs qu’ils n’ont pas été à la hauteur depuis 2 ans pour développer des alternatives, en leur envoyant un message clair : Ne gâchez pas ces 3 années à ne rien faire car il n’y aura pas de délai supplémentaire.