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Construire l’Europe de demain

Aujourd’hui, comme tous les 9 mai depuis 1985, nous célébrons l’Europe, l’Union européenne. Cette année, cette « journée de l’Europe » prend toutefois un aspect particulier car depuis un an qu’Emmanuel Macron est devenu président de la République, la France a pris le leadership pour donner un nouveau souffle à la construction européenne.

Elle l’a fait d’abord en affirmant qu’elle ne pouvait avoir sa place dans le monde sans le soutien d’une Union européenne forte, parlant à l’unisson face aux problèmes internationaux comme elle l’a fait récemment suite à la décision de Donald Trump de sortir des accords sur le nucléaire iranien.

La France a ensuite pris ce leadership en initiant un vaste mouvement de consultations citoyennes. Depuis quelques semaines, des débats sur l’Europe sont ainsi organisés dans 27 pays membres de l’UE, mettant à contribution 430 millions de citoyens européens (informations à retrouver sur https://www.touteleurope.eu/actualite/consultations-citoyennes-participer-organiser-s-informer.html). C’est un moment démocratique fort, sans précédent à l’échelle du continent qui doit permettre aux Etats membres de définir ensemble une nouvelle vision de ce que doit être l’Europe de demain.

Mais si elle a engagé le débat, la France a aussi en un an montré la voie pour faire avancer l’Union européenne sur des sujets cruciaux. Elle a ainsi bataillé pour mieux encadrer le travail détaché (réduction à 12 mois de la durée maximale de détachement, principe « à travail égal, salaire égal », renforcement de la lutte contre la fraude) et mobilisé ses partenaires pour renforcer la souveraineté européenne en matière de régulation du numérique (initiative française pour réguler plus efficacement l’activité des plateformes et pour taxer les grandes entreprises du numérique sur le chiffre d’affaires).

Demain, il faudra aller encore plus loin. Les élections européennes de 2019 doivent être un moment privilégié pour débattre, à la suite des consultations citoyennes, d’un projet de société à l’échelle de l’Union. Un projet qui doit aboutir à une Europe souveraine, unie et démocratique comme l’a expliqué le président de la République à l’occasion du discours de la Sorbonne de septembre dernier.

Face au scepticisme, au rejet de l’Europe parfois, la timidité n’est plus de mise, il faut au contraire proposer et agir pour la changer en profondeur. Je sais les doutes que certains peuvent avoir sur l’Europe. À ceux qui répondent à ces doutes en voulant « moins d’Europe », je réponds qu’il faut au contraire « mieux d’Europe ». A l’initiative, la France n’impose rien, elle propose des initiatives concrètes pour ouvrir un processus de discussion entre les Etats membres.

L’Europe a toujours progressé par l’ambition motrice de quelques-uns, rejoints par leurs partenaires ensuite. Ce n’est pas en cherchant le plus petit dénominateur commun que l’Europe avance, mais en progressant avec ceux qui le veulent tout en restant ouvert aux autres. Sur tous les projets proposés, deux principes simples sont posés : aucun État membre n’est exclu a priori ; aucun État ne doit empêcher les autres d’aller plus vite ou plus loin.

C’est, j’en suis convaincu, ainsi que nous nouerons de nouveau le fil entre Bruxelles et les citoyens européens. Au lendemain du 73e anniversaire de la fin de la 2nde guerre mondiale, nous ne pouvons que nous réjouir de ce que l’idée européenne a apporté comme plus belle avancée, à savoir la paix, mais cette seule constatation ne suffit plus aux jeunes générations pour croire, espérer en l’idéal européen. Je l’ai constaté à l’occasion des échanges que j’ai pu avoir récemment sur le sujet lorsque j’ai participé à la Grande Marche pour l’Europe, initié par mon mouvement politique : les Français ont besoin d’une Europe qui agit, d’une Europe qui les protège, mais surtout d’une Europe qu’ils comprennent.

Damien Adam, député de Seine-Maritime