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Covid-19 : les grands axes de la stratégie de vaccination en France

Le Premier ministre a présenté hier la stratégie de vaccination décidée par le Gouvernement et le professeur Alain Fischer, immunologue, chargé d’encadrer la future campagne.

Le vaccin, une arme supplémentaire contre l’épidémie

L’arrivée du vaccin est le fruit de la mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs mondiaux de la recherche et de la science qui ont permis de développer tous ces vaccins dans des délais inédits qui permettront d’entamer la campagne de vaccination environ 1 an après l’apparition du virus. Ce délai ne signifie absolument pas une précipitation au détriment de la sécurité sanitaire des vaccins. Avant le 29 décembre prochain, l’Agence européenne des médicaments se prononcera sur l’autorisation de mise en circulation sur le marché de deux vaccins.

La décision d’autoriser un vaccin ne dépend donc pas du Gouvernement mais bien d’une autorité indépendante européenne et d’autorités nationales également indépendantes comme la Haute Autorité Sanitaire, chargée de définir les publics prioritaires à vacciner. 

La responsabilité du Gouvernement est donc que tout vaccin mis sur le marché ait bien reçu toutes les autorisations nécessaires pour assurer une vaccination des Français en toute sécurité et garantir que les vaccins arrivent rapidement. 

Quatre objectifs prioritaires

1- Disposer du nombre de vaccins nécessaires le moment venu.

6 contrats d’approvisionnement ont été signés au niveau européen, avec des quantités fixées au prorata des populations des États, soit 15 % pour la France.

La France disposera d’un potentiel de 200 millions de doses, ce qui permettra de vacciner 100 millions de personnes, soit plus que nos besoins. C’est une marge de sécurité.

La vaccination sera gratuite pour tous, le Gouvernement ayant budgété 1,5 milliard d’euros dans le PLFSS pour 2021. 

2- Vacciner en priorité les personnes les plus vulnérables

La Haute Autorité Sanitaire a établi un ordre très précis des personnes à vacciner, une recommandation qui sera rigoureusement suivie par le Gouvernement. 

Un million de personnes seront vaccinées en janvier : les personnes âgées en Ehpad et les professionnels en établissements accueillant des personnes âgées et présentant un risque accru de forme grave ou de décès.

À partir de février, nous élargirons progressivement le spectre des personnes pouvant se faire vacciner : les plus de 75 ans, puis les personnes âgées entre 65 et 74 ans et enfin les professionnels de santé et du médico-social âgés de 50 ans et plus et/ou présentant des comorbidités.

Une stratégie de vaccination grand public doit ensuite commencer à partir du printemps prochain. 

3- Construire une logistique adaptée pour stocker et acheminer ces vaccins. 

Nous serons prêts notamment pour certains vaccins nécessitant des conditions de stockage très spécifiques, comme des super réfrigérateurs. 

4- Construire une stratégie vaccinale autour de trois impératifs : sécurité, transparence et proximité.

Si un vaccin est autorisé, c’est au terme d’une procédure rigoureuse et stricte. Nous ne démarrerons rien sans l’avis de la Haute Autorité Sanitaire. Un dispositif de pharmacovigilance et de suivi pour les personnes vaccinées sera également mis en place. 

Une transparence totale sera faite : notre stratégie vaccinale sera présentée au Parlement dans le cadre d’un débat (article 50-1 de la Constitution). Le Président de la République a voulu que les citoyens aient connaissance des débats scientifiques : il sera donc du ressort du CESE d’organiser et d’animer l’association de la société civile à la conception et au suivi de notre stratégie vaccinale.

La proximité, avec l’implication de médecins généralistes dans les territoires pour la réussite de la stratégie grand public. Chacun aura donc l’opportunité de se faire vacciner par un professionnel de santé proche de chez lui et qu’il connaît déjà. 

Une sécurisation industrielle de nos approvisionnements a également été assurée avec une production quasi intégrale sur le sol européen et français, avec des sites de production en Eure-et-Loir et en Indre-et-Loire. 

Une nouvelle étape s’ouvre avec le vaccin

Au cours des prochains mois le vaccin ne changera pas le cours de l’épidémie. Il faudra maintenir les gestes barrières et notre stratégie actuelle. Pour les fêtes de fin d’année, il nous faudra respecter les gestes barrières et une jauge de 6 adultes (sans compter les enfants). C’est avec un effort collectif important que nous pourrons retrouver nos vies normales : se faire vacciner, c’est se protéger soi-même mais c’est aussi protéger les autres. Une nouvelle étape va s’ouvrir avec le vaccin, avec comme horizon, de sortir enfin de la crise sanitaire.