Rechercher
6151af2dc539e51a108b45af

Face aux difficultés à recruter, nous lançons un plan pour former 1,4 millions de demandeurs d’emploi en 2022

© (Photo NR, Julien Pruvost)

Notre pays vit actuellement une situation économique à la fois paradoxale et incompréhensible. La reprise est là, plus vigoureuse que ce que les experts attendaient, et le taux de chômage est revenu à son niveau le plus bas depuis douze ans. Pour autant, les employeurs peinent à pourvoir les emplois vacants, mais aussi à trouver des salariés qui correspondent à leurs besoins.  

En effet, selon la Banque de France 300 000 emplois sont à pourvoir dès maintenant, notamment dans l’hôtellerie, la restauration, le BTP, la santé et le commerce et Pôle Emploi n’a jamais eu autant d’offres publiées sur son site. 

Face à cette situation, nous devons agir et c’est ce qu’a annoncé Jean Castex hier avec un plan constitué de 3 volets : 

  • La mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage à partir du 1er octobre.
  • Le renforcement de l’attractivité des métiers. 
  • L’investissement dans les compétences.

Le Plan de réduction des tensions de recrutement se donne ainsi pour ambition de :

  • Former les salariés et les demandeurs d’emploi pour répondre aux besoins 
  • Faciliter les transitions professionnelles, afin de prévenir le risque de déclassement ou l’entrée dans un chômage de longue durée et également de contribuer à la compétitivité des entreprises.
  • Orienter les demandeurs d’emploi et les salariés en reconversion vers les métiers porteurs.

Un budget de 1,4 milliard d’euros est alloué à ce plan :

  • 600 millions consacrés à la formation des salariés
  • 560 millions consacrés à la formation des demandeurs d’emploi dont les demandeurs d’emploi de longue durée
  • 240 millions de prime à l’embauche en contrat de professionnalisation pour les demandeurs d’emploi de longue durée 

Depuis le début du quinquennat, nous sommes pleinement engagés pour faire en sorte que les actifs soient formés dans les secteurs qui ont des besoins de main d’œuvre. Grâce au plan d’investissement dans les compétences (PIC), près de 15 milliards d’euros sont mobilisés entre 2018 et 2022 pour permettre aux demandeurs d’emploi d’acquérir les compétences et les qualifications recherchées par les entreprises et a grandement participé à la réduction du chômage depuis 2017 de 10 % à 8 %. 

Renforcer la montée en compétences et les reconversions des salariés 

Pour permettre aux entreprises d’être réactives et de gagner de nouveaux marchés, leurs salariés doivent être formés en permanence aux nouvelles techniques de production.

  • Depuis 2020 des crédits ont été mobilisés pour préserver les compétences des salariés placés en activité partielle pendant la crise : près de 440 000 salariés ont pu en bénéficier pour un montant de 300 millions d’euros. 

Pour répondre aux nouveaux besoins liés aux mutations économiques et technologiques, seront proposées : 

  • 50 000 formations « longues » de 400 heures en moyenne, pour des parcours de reconversion ou de transition
  • 300 000 formations « courtes » de 40 heures en moyenne, pour des parcours de développement des compétences répondant aux enjeux immédiats de reprise particulièrement ciblés pour les TPE–PME

La validation des acquis de l’expérience (VAE) sera simplifiée pour faciliter la mobilité des actifs. De plus, des expérimentations de parcours de VAE dérogatoires seront menées dans les métiers de l’autonomie et du grand âge pour éclairer les évolutions à venir afin de donner à la VAE toute sa place dans notre système de qualification.

Les reconversions professionnelles seront favorisées grâce à “transitions collectives”. Déployé depuis le 15 janvier 2021, Transitions collectives permet d’anticiper les mutations économiques de l’entreprise en accompagnant les salariés volontaires vers une reconversion sereine, préparée et assumée. Tout en conservant leur rémunération et leur contrat de travail, les salariés bénéficient d’une formation financée par l’État, dans le but d’accéder à un métier porteur dans le même bassin de vie.

Amplifier l’effort de formation des demandeurs d’emploi pour répondre aux besoins des entreprises

Aujourd’hui plus d’1 million de personnes en recherche d’emploi sont formées chaque année contre 600 000 avant le Plan d’investissement dans les compétences.

Ce plan va permettre de financer de nouvelles actions de formation à destination des demandeurs d’emploi, ciblées vers les métiers en tension largement basées sur la formation en entreprise, en situation de travail, qui présente les taux de retour à l’emploi les plus importants (jusqu’à 85 %). 

Le plan repose sur des actions nouvelles, portées à la fois par les Régions et Pôle emploi, dans le cadre d’une mobilisation coordonnée au niveau local, pour identifier et solutionner les difficultés de recrutement bassin par bassin.

Le nombre de formations associées à une promesse d’embauche va être amplifié. 

Plus de 50 000 actions de formation seront construites sur mesure pour répondre aux besoins des entreprises. Ces actions nouvelles seront définies en fonction des besoins de chaque région :

  • Des formations de « réentraînement » intégrant des périodes en entreprise, dans les métiers en très forte tension (grande distribution, logistique, sécurité, aide aux personnes, tourisme, loisirs).
  • Des formations construites sur mesure avec les entreprises pour répondre à leurs difficultés de recrutement, liées à un déficit de compétences sur le territoire. 

Déployer un plan spécifique et massif pour les demandeurs d’emploi de longue durée 

Le Plan dédié aux demandeurs d’emploi de longue durée repose sur deux nouvelles actions à fort impact :

  • La remobilisation des demandeurs d’emploi de longue durée grâce à un diagnostic personnalisé et un plan d’actions qui prend en compte l’ensemble des difficultés de la personne : sociale, de santé, professionnelles.
  • Une aide à l’embauche en contrat de professionnalisation des demandeurs d’emploi de longue durée. 
  • 35 000 actions de remise en dynamique professionnelle pour les demandeurs d’emploi de longue durée vont être mises en place. 

Le contrat de professionnalisation permettra d’aider à l’embauche les demandeurs d’emploi de longue durée.

  • Il assure l’accès à l’emploi, donne le statut de salarié et permet une intégration plus immédiate dans l’entreprise tout en garantissant une qualification professionnelle reconnue. 

Le contrat de professionnalisation sera rendu attractif pour l’employeur grâce à une aide dédiée la première année d’un montant de 8 000 € qui diminue le reste à charge lorsqu’il embauche un demandeur d’emploi de longue durée de plus de 30 ans.