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2023-04-06 16.40.38

Industrie verte : présentation de nos propositions pour la réindustrialisation de notre pays

En 30 ans, la France a perdu 2 millions d’emplois industriels et la part de l’industrie dans le PIB de la France a été divisée par 2 en raison de mauvais choix politiques.

Avec nos réformes économiques depuis 2017, nous avons mis fin à la désindustrialisation de la France et nous créons aujourd’hui plus d’usines et d’emplois industriels que nous n’en supprimons chaque année depuis 2018. Près de 90 000 emplois industriels ont été recréés en cinq ans mais il faut maintenant aller plus loin tout en répondant au défi climatique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. 

La France a de grands atouts : une énergie décarbonée et abondante grâce au nucléaire, un niveau de formation et une main d’œuvre de qualité et une volonté depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 d’accompagner la transition écologique de notre Industrie. 

 Le dérèglement climatique est le défi historique de ce début de siècle, et l’industrie sera au cœur des solutions à ce défi. Le projet de loi Industrie Verte, pour lequel j’ai eu l’honneur d’être nommé pilote d’un groupe de travail, a pour ambition de permettre à la France d’accélérer cette nouvelle page de son histoire industrielle pour faire de la France la première nation européenne de l’industrie verte.

Pour ce faire, nous devons encourager l’industrie française à s’engager davantage dans la transition environnementale, développer de nouvelles capacités industrielles décarbonées, et lever les derniers freins qui subsistent pour poursuivre notre politique d’attractivité. C’est tout le sens de nos propositions.

Avec les cinq groupes de travail, constitués de parlementaires, d’élus locaux, de dirigeants d’entreprise et de représentants associatifs, nous sommes allés sur le terrain recueillir le témoignage des acteurs concernés : nous avons mené plus de 300 auditions et recueilli plus d’une centaine de contributions écrites sur les trois derniers mois.

Grâce à ce travail de réflexion, de concertation et de co-construction, nous avons abouti à un corpus de 29 propositions qui visent à utiliser tous les leviers disponibles dont nous disposons au niveau français pour atteindre nos objectifs.

 

Voici les grands axes sur lesquels nous avons travaillé : 

  • Soutenir la production verte en France par une fiscalité et des aides publiques incitatives.
  • Réduire les délais administratifs pour permettre des créations d’usines en 9 mois contre plus de 18 mois aujourd’hui. 
  • Inciter les français à orienter leur épargne vers le financement de l’industrie verte via des produits d’épargne grand public, simples et accessibles à tous.
  • Favoriser les produits verts et produits en France dans la commande publique qui représente 8 % du PIB en France.
  • Mieux informer les jeunes des opportunités qui existent dans les métiers industriels et augmenter la part des femmes qui choisissent l’industrie.


Sur le chantier qui me concerne particulièrement, celui du financement de l’industrie verte, j’ai fait 5 grandes propositions à Bruno Le Maire, Roland Lescure et Christophe Bechu :

  • Créer un label « Industrie verte » : cette mesure a pour objectif de créer un label d’excellence environnementale « Triple E » et de le décliner à l’épargne privée, afin d’assurer une promesse climatique claire à l’épargnant et de favoriser ainsi une meilleure allocation de l’épargne privée vers l’atteinte des objectifs climatiques français et européens.
  • Transformer le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) en un “ Livret Vert “ : le LDDS ne permet pas de flécher l’épargne des Français vers une affectation précise. Le nouveau « Livret Vert » permettrait de mieux flécher une partie de l’épargne des Français vers des investissements en faveur de l’industrie verte et, de manière plus large, de la décarbonation de l’économie.
  • Créer un « Livret Climat » pour les mineurs : le Livret Climat serait un nouveau produit d’épargne dédié aux mineurs qui permettrait de constituer une épargne de long terme afin de préparer l’entrée dans la vie active des mineurs tout en contribuant au financement d’un modèle de développement plus durable.
  • Accroître le financement des entreprises non-cotées engagées dans la transition grâce à l’épargne retraite et l’assurance vie : adaptés aux préférences de chaque épargnant, les modes de gestion profilés permettent une meilleure allocation de l’épargne. Ils pourraient conduire à canaliser plusieurs milliards d’euros par an vers la réindustrialisation verte de la France tout en offrant davantage de diversification et de rentabilité pour l’épargnant.
  • Prioriser l’effet de levier en renforçant les mécanismes de la garantie verte : Cette mesure permettrait une meilleure incitation du secteur privé au financement d’investissements industries vertes en fonds propres et en dette tout en répondant à la demande des industriels, notamment des PME, de renforcer la portée de ces mécanismes.

J’ai présenté ces grandes propositions le 3 avril à Bercy devant Bruno Le Maire, Christophe Béchu et Roland Lescure ainsi que de très nombreux chefs d’entreprise. 

Mais mon travail ainsi que celui de mes collègues va se poursuivre. Dans les prochaines semaines, nous allons engager une nouvelle phase de concertation. Nos propositions feront l’objet d’une consultation publique et elles seront testées auprès des différents acteurs. Enfin, nous engagerons un travail au niveau parlementaire avec un projet de loi qui devrait être étudié avant l’été pour réussir la transition écologique de notre industrie.

 

Si vous souhaitez contribuer à ce projet et me partagez vos idées pour réindustrialiser et décarboner notre industrie, je reste bien entendu à votre entière disposition par mail et par téléphone.