Rechercher
v7-culture-du-risque-

Lubrizol : mes propositions après 4 mois de travaux à l’Assemblée nationale

Après près de quatre mois de travaux, je suis heureux de rendre mon rapport au nom de la mission d’information de l’Assemblée nationale suite à l’incendie du site industriel de Lubrizol, ce mercredi 12 février.

Face à l’ampleur de cet incendie et aux multiples questions qu’il a suscité, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale avait décidé la création d’une mission d’information, constituée le 9 octobre 2019.

La mission d’information s’est ainsi réunie à 35 reprises, pour près de 50 heures d’auditions, pour entendre pouvoirs publics, services de l’Etat, services de secours, scientifiques et experts, représentants ou citoyens. Les auditionnés ont eu l’occasion de détailler à la mission les faits, le déroulé de l’incendie, la manière dont ils l’ont vécu ainsi que les suites qui y ont été données. Certains nous ont également fait part de leurs inquiétudes, de leurs attentes, de leurs colères parfois.

Comprendre, analyser puis proposer des solutions, tels sont les objectifs que je me suis fixé en rédigeant ce rapport.

J’ai tenu à définir quatre axes de propositions afin de lutter plus efficacement contre le risque d’accident, de l’amont à l’aval :

1. La préparation aux risques industriels, en instaurant une véritable culture du risque durable en France

La France a pris du retard en matière de culture du risque. Notre pays doit savoir mieux réagir face à des incidents de grande ampleur. Ce déficit conduit à trop d’hésitations voire à des erreurs de comportement de la part de simples citoyens mais, plus grave encore, à ce qui semble constituer des errements dans le traitement de la crise par les services de l’État ou des collectivités. Les propositions visent donc à mieux nous préparer collectivement aux risques technologiques.

2. La prévention, en luttant mieux contre les risques auprès des sites industriels

Si le risque zéro n’existe pas, il est apparu au cours des travaux de la mission que la prévention contre les risques industriels devait être de toute évidence renforcée, à travers plus de contrôles des sites, plus de transparence sur les activités industrielles, et en prenant en compte la situation d’un ensemble de sites industriels plutôt que de considérer les sites de manière isolée.

3. L’amélioration de l’information à la population en situation à risque

L’information des populations, et plus largement la communication autour de cet événement, est apparue comme le principal facteur de dysfonctionnements dans la gestion de crise. C’est pourquoi, il est proposé de moderniser nos moyens de communication tout en s’assurant que les données communiquées sont certaines et vérifiables, par des interlocuteurs clairement identifiés.

4. La réparation, en relançant l’attractivité de Rouen

Le préjudice spécifique et grave subi par la ville de Rouen ne doit pas rester sans réponse et implique la formulation de propositions afin d’obtenir réparation. Les présentes propositions ont pour objectif de restaurer et conforter l’image de Rouen, de préserver l’attractivité du territoire et de manière symbolique, de tourner la page de cet événement dramatique, en confirmant la vocation industrielle de la Métropole de Rouen à travers un projet industriel du XXIe siècle participant à la transition écologique.