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Maison d’Arrêt de Rouen : suite à la lettre ouverte des organisations syndicales, je visitais l’établissement le 11 janvier dernier pour faire un point avec la direction 

Dans une lettre ouverte en décembre dernier, les organisations syndicales de la Maison d’Arrêt de Rouen ont souhaité alerter les élus de la situation préoccupante de l’infrastructure pénitentiaire : infiltrations, moisissures,  toiture en très mauvais état. Une longue liste de problèmes qui ont un impact direct sur les conditions de vie des personnes incarcérées et sur les conditions de travail du personnel pénitentiaire. 

La loi autorise les parlementaires à visiter à tout moment les établissements pénitentiaires pour contrôler les conditions de détention des personnes incarcérées. Lors de mon premier mandat, j’ai pu visiter à deux reprises la Maison d’Arrêt de Rouen dans le cadre de ma fonction de député. Le jeudi 11 janvier, je m’y suis rendu en compagnie de la Sénatrice Agnès CANAYER pour faire le point avec la direction sur les travaux à réaliser pour la remettre en état. 

La toiture nécessite d’importants travaux de rénovation pour permettre de stopper les infiltrations d’eau qui fragilisent l’établissement et provoquent l’apparition de moisissures. L’état de délabrement avancé de l’établissement, mis en service en 1860, a contraint la direction à fermer 45 cellules soit 90 places de détention mais aussi une salle d’activités pour ne pas mettre en danger le personnel et les détenus. Ces fermetures ne sont pas sans conséquences car elles entraînent une surpopulation carcérale importante.  La vétusté de l’établissement n’est pas nouvelle et il devient aujourd’hui urgent de décider de son sort.

Le directeur de l’administration pénitentiaire a récemment validé des travaux de rénovation de la Maison d’Arrêt. Dans un premier temps, des travaux d’urgence seront réalisés d’ici la fin du premier trimestre pour traiter les problèmes d’humidité. Par ailleurs, un audit est en cours sur l’ensemble des toitures pour déterminer le montant des  travaux qui pourraient chiffrer à plusieurs millions d’euros. 

Au-delà de ces travaux indispensables à réaliser pour maintenir la maison d’arrêt en activité à court terme, il est temps de réfléchir à plus long terme. Faut-il démolir et reconstruire la prison sur site ? La déménager dans une nouvelle zone ? Dès maintenant, nous devons y réfléchir car ce sont des choix qui prendront plus d’une dizaine d’années avant de pouvoir aboutir.  

Si Bonne Nouvelle était une prison moderne lors de sa construction il y a plus de 200 ans, elle ne correspond plus aux besoins de notre époque et coûtera de plus en plus cher à entretenir. Il nous faut d’ores et déjà penser à long terme et réfléchir à son avenir. Pour cela, je solliciterai le ministère de la justice pour qu’une mission soit mise en œuvre afin d’y réfléchir, pourquoi pas directement auprès du préfet de la Seine-Maritime. 

En ayant cette vision de long terme à l’esprit, il me paraît judicieux de déménager la prison dans une commune proche de Rouen pour la rendre accessible aux personnels, aux partenaires et aux familles qui viennent visiter les détenus et d’utiliser le foncier libéré de la prison pour construire enfin une cité judiciaire à Rouen regroupant l’ensemble des tribunaux de Rouen. Le palais de justice de Rouen a lui-même ses propres enjeux de fonciers (entretien du bâtiment, bâtiment trop petit nécessitant une délocalisation de certaines actions et des archives, sécurité, …).