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Même si c’est difficile, nous devons prendre de nouvelles mesures pour lutter contre la Covid-19

Ces derniers jours, notre pays fait face à une croissance exponentielle du nombre de contaminations de Covid-19. Aussi, en complément des mesures déjà mises en place ces derniers jours par le Gouvernement, le Député  Damien Adam a souhaité interpeller Olivier VERAN, ministre des Solidarités et de la Santé, pour lui faire part de ses inquiétudes devant l’évolution récente de la situation et lui proposer de nouvelles mesures afin de faire face à la  deuxième vague qui grandit de jour en jour dans notre pays.

Proposition n°1 – Interdire la consommation sur place dans les établissements recevant du public

Le gouvernement a annoncé il y a une dizaine de jours la mise en place d’un couvre feu à partir de 21h, d’abord dans 9 territoires avant de l’étendre à 38 nouveaux départements le week-end dernier. Celui-ci concerne directement 46 millions de nos concitoyens. Le Gouvernement a annoncé qu’un bilan serait fait dès cette semaine sur les effets de cette mesure et qu’en complément de celle-ci, serait évaluée l’éventuelle nécessité de mesures complémentaires.

Le nombre de contaminations quotidiennes a plus que triplé en 15 jours passant de 16 000 le 11 octobre à plus de 52 000 hier, 25 octobre. La croissance du virus est exponentielle et s’accélère. Avec près de 10 % des cas qui ont besoin d’être hospitalisés, 5 % de malades qui ont besoin d’un passage en réanimation et entre 0,6 % et 1 % de personnes qui décède de cette maladie après avoir été contaminé, nous devons agir dès maintenant pour inverser la courbe des contaminations. C’est la seule condition qui nous permettra de réduire le nombre de décès, mais aussi le nombre de personnes souffrant de séquelles après avoir contracté la Covid-19. Si nous avons tendance à l’oublier collectivement, gardons à l’esprit que les séquelles de cette maladie sont parfois très importantes et handicapantes et peuvent concerner des patients très jeunes. 

Pour arriver à l’objectif d’inversion de la courbe des contaminations, il est indispensable de limiter au strict minimum nos interactions sociales, notamment celles qui s’opèrent alors que nous ne portons pas de masque et qui présentent le plus grand risque de contamination. 

Même si cette décision est difficile à prendre, nous devons interdire la consommation sur place dans les restaurants et dans l’ensemble des lieux accueillant du public pendant plusieurs semaines, à l’exception de la restauration scolaire jusqu’au collège, car nous savons maintenant que le virus est très peu dangereux pour nos jeunes jusqu’à 15 ans.

Proposition n°2 – Avancer le couvre feu à 19 h

Cette interdiction ne peut être efficace que si elle est accompagnée d’une limitation des évènements privés à domicile, qu’ils soient entre amis, entre voisins ou en famille. Pour cela, nous devons avancer le couvre feu à 19 h. Nous devons envoyer un message très clair aux français pour qu’ils limitent leur bulle sociale – le nombre de personnes fréquentées dans une semaine – à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays européens. Nous devons expliquer aux citoyens que si l’Etat doit prendre des mesures, celles-ci ne sont rien si chacun d’entre nous ne prend pas lui-même des dispositions strictes. C’est la somme des actions collectives et individuelles qui permettra de limiter la propagation du virus. Avec un couvre feu avancé à 19 h, l’Etat enverrait le message qu’il faut limiter ses interactions dans sa sphère privée et que celles qui peuvent être faites doivent être faites en respectant scrupuleusement les gestes barrières (distanciation, aération, lavage des mains et port du masque) notamment au contact des personnes de plus de 65 ans, avec des facteurs de comorbidités ou fragiles.

Propositions n°3, 4 et 5 – Recourir au Télétravail, interdire les pauses et les déjeuners collectifs

Si nous invitons les français à limiter leurs interactions à titre privé, nous devons aussi envoyer un message très clair sur l’activité professionnelle. Nous savons que sur le lieu de travail, les contaminations interviennent surtout lors des pauses café et du déjeuner. La priorité que nous devons nous donner, c’est de limiter les interactions entre salariés en obligeant au télétravail dès que cela est possible, pas uniquement 2 à 3 jours par semaine mais tous les jours, pendant quelques semaines dès que les conditions le permettent dans l’entreprise et à la maison. Puisque le télétravail ne peut pas concerner plus d’un tiers des salariés, fonctionnaires et indépendants, nous devons prendre d’autres mesures. Nous devons interdire les pauses collectives. Ces moments où nous nous retrouvons très proches les uns des autres et parfois sans masque puisque nous prenons un café ou une cigarette sont autant de situations ou nous pouvons nous contaminer. C’est la même situation pour la pause déjeuner : nous devons interdire les pauses déjeuners à plusieurs dans les salles de pause ou en restauration collective. Les repas doivent se prendre en respectant une distance de 2 mètres entre chaque personne et le respect de la jauge d’une personne pour 4m2, sous peine de sanction.

Proposition n°6 – Réinstaurer la règle des 100 kilomètres 

Toujours dans l’objectif de limiter nos interactions dans la sphère privée, nous devons réinstaurer la règle des 100 km qui avait été mise en place au début du déconfinement. Les déplacements de longue distance doivent devenir l’exception pendant quelques semaines. Nous le savons, quand nous nous déplaçons sur de longues distances à titre privé, c’est pour retrouver des amis ou de la famille dans un cadre où nous ne portons pas de masque. Ce sont donc des situations à risque qui en période de circulation intense du virus sont autant de chances de se contaminer. 

Proposition n°7 – Revoir notre politique de tests pour mieux remonter la chaîne de transmission

Enfin, cette stratégie ne sera efficace que si en parallèle de la baisse du nombre de contaminations, nous pouvons identifier chaque personne contaminée, suivre ses cas contacts mais aussi la situation dans laquelle elle a pu être contaminée. Aussi, nous devons mettre en place la remontée de la chaîne de transmission pour identifier systématiquement comment chaque personne a pu être contaminée. C’est ce qui se pratique dans d’autres pays et c’est une mesure que nous devons mettre en œuvre au plus vite. Il faut également mettre fin au dépistage gratuit et sans contrainte par PCR. Nous devons réserver l’usage du test PCR aux personnes cas contact ou avec des symptômes, munies d’une ordonnance délivrée par un médecin traitant ou par une plateforme unifiée que nous pourrions mettre en place avec téléconsultation par téléphone ou visio. Les personnes inquiètes pour leur santé et ne présentant pas de symptôme ou n’étant pas cas contact pourront réaliser un test antigénique. Les capacités de tests PCR libérées nous permettront de mettre en œuvre un dépistage obligatoire de l’ensemble de la population de plus de 15 ans par PCR. La France a aujourd’hui la capacité de mener une telle vague de dépistage en 4 semaines pour identifier un maximum de personnes malades de la Covid-19 et ainsi réduire au minimum la circulation du virus, en complétant ce dépistage par l’isolation des malades et la remontée des chaînes de transmission.

Pendant cette période, les crèches, écoles maternelles et élémentaires, les collèges et tout lieu accueillant des enfants de moins de 15 ans doivent continuer de fonctionner normalement puisque que nous savons que le virus circule très peu jusqu’à cet âge. Les lycées, universités et écoles privées doivent quant à eux mettre en place des mesures complémentaires à ce qu’ils ont déjà mis en place pour limiter toutes les interactions qui peuvent s’opérer sans masque.

Cette stratégie de reprise de contrôle peut nous permettre, si nous mettons en place toutes ces mesures pendant 6 semaines, de retrouver une situation sanitaire normalisée d’ici à Noël, comme nous l’avons connue en sortie de confinement. Dès lors, notre objectif devra être celui de la limitation au maximum de la circulation du virus, jusqu’à l’arrivée d’un traitement ou d’un vaccin efficace et sans risque.