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A student gets a lunch at the universitary restaurant at the Corte University in Corte on the French Mediterranean island of Corsica, on September 9, 2022. - At the University of Corsica in Corte, all students, whether on scholarship or not, will be able to enjoy two free meals a day in the university canteens from the start of the new academic year, the Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) told AFP, assuring that this is "a first in France". (Photo by Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Repas Crous à 1 € : rétablir la vérité sur une mesure que nous avons mise en place sans attendre la NUPES

Depuis hier, le vote à l’Assemblée sur le repas CROUS à 1 € fait l’objet de mensonges et d’une campagne de désinformation malhonnête de la part de la NUPES.

Nous serions contre le repas à 1€ ? C’est nous qui l’avons créé et c’est nous qui l’avons maintenu.

Pendant la crise Covid et pour répondre à une situation d’urgence exceptionnelle, nous avons mis en place le repas à 1 € pour tous les étudiants.

Depuis 2021, nous avons recentré cette mesure sur celles et ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les étudiants boursiers et précaires.

Et ça fonctionne. En 2022, 19 millions de repas à 1 € ont été distribués par les CROUS aux étudiants boursiers et précaires. 

C’est une mesure de justice sociale entièrement compensée aux CROUS par l’État à hauteur de 50 millions d’euros par an.

Dans le cadre du budget 2023, nous avons sanctuarisé cette enveloppe pour l’année universitaire 2022-2023.

Triste ironie au regard des enjeux, ce sont les mêmes députés socialistes dénonçant le vote d’hier qui ont soutenu l’augmentation du repas de 20 centimes lors du quinquennat de François Hollande.

Tous les étudiants qui en ont besoin bénéficient du repas à 1€

Les étudiants boursiers y sont éligibles de manière automatique. En 2021-2022, près de 38 % des étudiants sont boursiers, soit 720 000 jeunes. 

Tout étudiant non-boursier en situation de précarité peut par ailleurs en bénéficier. Grâce à un accès simplifié au bénéfice de la mesure, le nombre de repas à 1 € pour les étudiants précaires non-boursiers a doublé entre la rentrée 2021 et la rentrée 2022. En 2022, 1 million de repas à 1 € ont ainsi été servis à des étudiants précaires non-boursiers. 

Tous les autres étudiants bénéficient d’un repas au tarif social de 3,30 €, nettement en deçà du coût de revient d’un repas, autour de 8 €.

Engagés pour lutter contre la précarité étudiante 

Le gouvernement et la majorité présidentielle sont pleinement engagés pour lutter contre la précarité étudiante. Ces derniers mois encore, pour répondre à l’inflation et aux files d’attente grandissantes devant les banques alimentaires, de nombreuses mesures ont été mises en oeuvre pour apporter un soutien renforcé aux étudiants en situation de précarité : 

➜ Déblocage d’une enveloppe exceptionnelle de 10 millions € en novembre dernier, soit le financement d’au moins 300 000 colis alimentaires.

Une enveloppe complémentaire de 55 millions € déployée au début de l’automne pour l’ensemble des associations soit une multiplication par deux des crédits initialement prévus pour l’ensemble de l’année ;

La création d’un nouveau Fonds pour une aide alimentaire durable, inscrit dans le projet de loi de finances 2023 et doté de 60 millions d’euros €, qui permettra de soutenir des achats de produits frais durables et sous labels de qualité pour les 4 millions de bénéficiaires de l’action des associations.

➜ La hausse de 4 % des bourses sur critères sociaux à la rentrée 2022
Le versement d’une aide exceptionnelle de 100 € à plus d’1,5 million d’étudiants
La revalorisation des APL de 3,5 % et le gel des loyers dans les résidences étudiantes.

Refonder le système des bourses

C’était un engagement de campagne d’Emmanuel Macron. Les réflexions sur la réforme du système des bourses et des APL pour les étudiants ont débuté cet automne et les premières décisions devraient être prises dès la fin du mois de février. Un premier volet de la réforme pourrait être mis en place en septembre prochain, avant une réforme de fond en 2024.

Tout d’abord, le premier volet de la réforme devrait conduire à revaloriser les bourses : le barème de revenus pour les calculer n’a pas été revu depuis 2013.

La deuxième mesure devra consister à réduire ce qu’on appelle les effets de seuil. Aujourd’hui, un revenu qui évolue de 22.500 euros à 22.501 euros a pour conséquence une réduction de la bourse de 667 euros, soit 40 % de son montant. La volonté est de linéariser les barèmes par le haut, ce qui augmenterait le nombre de nouveaux boursiers d’au moins 10 %, soit 70 000 de plus qu’aujourd’hui. Le coût est estimé à 229 millions d’euros pour 2023, et à 572 millions en année pleine.

Enfin, le président de la République avait plaidé pendant la campagne pour instaurer un principe de solidarité à la source, autrement dit un versement automatique des aides sans avoir à en faire la demande.

Aider plus ceux qui en ont le plus besoin

Nous avions l’occasion de sanctuariser cette mesure pour les étudiants boursiers et les plus précaires. En Commission, nous avons adopté des amendements de réécriture pour que tous les étudiants boursiers et défavorisés puissent y avoir accès de façon pérenne. 

La rapporteure socialiste avait proposé des amendements visant à préciser cette réécriture, des améliorations bienvenues auxquelles nous étions favorables. Mais les députés NUPES et RN ont préféré voter contre l’inscription pérenne du principe d’aider plus les étudiants qui en ont le plus besoin.  

Nous assumons de concentrer nos efforts sur ceux qui en ont le plus besoin. Nous avons voté contre le fait de favoriser des étudiants qui n’en ont pas besoin, au détriment de ces fonds utilisés pour d’autres besoins étudiants défavorisés. 

Étendre la mesure actuelle à l’ensemble des étudiants plutôt qu’aux seuls boursiers et précaires coûterait environ 90 millions d’euros. Prévoir en plus un repas le soir dans l’ensemble des points de vente aurait également un surcoût, que les auteurs de l’amendement ne chiffrent pas mais qui serait considérable.

Nous restons fidèles à nos valeurs : pas de démagogie et d’irresponsabilité mais aider les plus précaires et cibler nos mesures pour agir au plus proche des besoins.