En février dernier, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé un plan de 100 milliards d’euros pour le transport ferroviaire d’ici à 2040. Cette hausse des investissements inédite dans la continuité de notre action depuis 2017 va permettre de développer cette mobilité décarbonée et renforcer le report modal de la voiture vers le train. Elle passera notamment par la concrétisation des 10 à 12 projets de « RER Métropolitains » annoncés par le président de la République en novembre dernier.

Pourquoi ces projets de RER Métropolitains sont essentiels ?

Ces projets vont permettre à ceux qui vivent en périphérie des grandes villes et donc en dehors des réseaux actuels de transports en commun de pouvoir avoir enfin une alternative à la voiture individuelle pour se déplacer, aller au travail, faire des courses en centre ville ou rejoindre les gares pour partir en week-end ou en vacances en train.

Pour vous illustrer ce sujet, il y a eu pour l’année 2019 près de 797 milliards de kilomètres parcourus en voiture en France. Notre objectif dans le cadre de la planification écologique pour atteindre la neutralité carbone dont le plan complet sera présenté à l’été est de réduire cet objectif à 757 milliards de kilomètres d’ici 2030, soit une baisse de 40 milliards de kilomètres.

Pour y arriver et sachant que le trafic va continuer d’augmenter (+53 milliards), il faudra mettre en œuvre des mesures de sobriété (par exemple le télétravail, -34 milliards) et le report modal vers le vélo (-17 milliards). On le voit, c’est insuffisant et il faut donc aller plus loin en mettant en place un report modal vers le réseau ferré et les transports en commun.

Notre objectif est que par de nombreuses mesures dont le développement de ces RER Métropolitains, 3 millions d’automobilistes choisissent le train pour aller travailler, 4 millions d’entre nous abandonnent leur voiture pour partir en train en week-end et 4 millions d’automobilistes choisissent le bus ou un car express tous les jours. Avec ces 3 mesures seulement, nous pourrons économiser 42 milliards de kilomètres. C’est près de la moitié du chemin pour atteindre notre objectif de 2030. 

Voilà pour le contexte sur les RER Métropolitains, maintenant place au travail législatif. Pour permettre de les développer, chaque territoire (région et métropole) est en train de travailler à un plan en lien avec SNCF réseau. Pour le réseau de Rouen, l’Etat, la région Normandie et la Métropole de Rouen ont financé une étude dont les conclusions seront rendues d’ici la fin de l’année pour permettre d’y voir clair sur les opportunités de créations de lignes et des investissements à faire pour notre territoire.

Une fois le plan décidé, elles auront besoin d’une entité qui les aidera à mener à bien les chantiers (c’est ce qu’on appelle la maîtrise d’ouvrage) et gérer le dossier au quotidien. C’est ce que fait aujourd’hui la Société du Grand Paris (SGP) qui construit les nouvelles lignes de métro de la région parisienne (qui vise à un doublement du réseau d’ici 2030). C’est cette société que nous voulons transformer pour lui donner la possibilité d’accompagner les territoires qui le souhaiteraient dans le développement de leur projet de RER Métropolitain.

Depuis plusieurs semaines, avec mon collègue Jean-Marc Zulesi, président de la commission Développement durable et Aménagement du territoire ainsi que David Valence, nous travaillons à la rédaction d’une proposition de loi pour rendre possible cette transformation et concrétiser ainsi les RER Métropolitains. Cette proposition de loi sera étudiée le 12 juin dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Ces dernières semaines et en prévision de l’étude de cette proposition de loi, j’ai rencontré le président de Région, Hervé Morin, ainsi que le président de la Métropole de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol. J’ai également rencontré des responsables de la Société du Grand Paris pour leur faire part des attentes des habitants de notre territoire en matière de développement de l’offre de transports.

Ce projet de RER Métropolitain est une chance pour le développement de la Métropole de Rouen et pour ses habitants. Plus que jamais, nous devons tous, État, Région, Métropole, travailler dans le même sens pour faire aboutir ce beau projet au plus vite. Je m’y engage et ne manquerai pas de revenir vers vous dans les prochains mois pour vous rendre compte de l’évolution de ce dossier.