Hier, la ministre chargée des Transports Elisabeth Borne a présenté les priorités du Gouvernement en terme d’investissements de transports, en prévoyant d’investir 13,4 milliards d’euros sur la période 2018-2022, soit une augmentation de 40 % par rapport à la période 2013-2017, et 27,7 milliards en 10 ans. Conformément à l’engagement de la majorité La République en Marche, la priorité est donnée aux transports du quotidien, ceux que nous prenons tous les jours pour nous déplacer. Concrètement, cela veut dire moins d’investissements dans de nouvelles lignes TGV très coûteuses et souvent peu rentables et plus de moyens pour nos lignes ferroviaires, routières et fluviales.
D’abord, concernant notre réseau routier, il s’agit avant tout d’enrayer la dégradation de nos routes et de maintenir un haut niveau de sécurité afin de prévenir les drames comme celui dont nous avons été témoins cet été à Gênes en Italie. Pour avoir les moyens de nos ambitions, il sera consacré 880 millions d’euros par an en moyenne pendant les 10 prochaines années pour la rénovation de nos routes, soit une hausse de 30 % par rapport à la décennie précédente.
En matière ferroviaire, comme cela a été annoncé lors de la présentation de la réforme SNCF dont j’ai été rapporteur à l’Assemblée nationale, SNCF Réseau investira massivement en faveur du renouvellement de nos lignes et de nos trains aujourd’hui vétustes. Ce sont 3,6 milliards d’euros annuels qui sont investis sur 10 ans sur le réseau existant pour des trains plus ponctuels, plus rapides et plus confortables.
Enfin, concernant le réseau fluvial, l’objectif est de soutenir le développement de nos ports, comme celui de Rouen, d’encourager le transport de marchandises par les fleuves et l’amélioration des connexions entre nos ports et leurs territoires. Ainsi, l’Etat investira 530 millions d’euros sur 2018-2022 dans le réseau fluvial, soit un doublement des investissements par rapport à la décennie précédente.
Le majorité La République en Marche et le gouvernement ont également validé la réalisation de nouveaux projets d’infrastructures. Concrètement, pour les Rouennais, ces investissements se traduisent par la réalisation de projets très attendus :
· Le Contournement Est de Rouen en 2022. Il avait été déclaré d’utilité publique en novembre 2017, ses financements sont aujourd’hui définitivement validés permettant aux travaux de se réaliser pour une livraison dans une période s’ouvrant en 2022 jusqu’à 2024. Avec une mobilisation intense de tous les acteurs, une ouverture est donc possible ! Cette autoroute va permettre de désengorger les axes routiers, aujourd’hui saturés, convergeant vers Rouen depuis les plateaux Est et depuis l’agglomération Seine-Eure (au Sud de la métropole de Rouen). Le contournement Est permettra également de fluidifier la circulation dans l’ensemble de la vallée de la Seine et d’éloigner les camions du centre-ville de Rouen.
· Le Paris-Rouen en train en 50 min d’ici à 2030. Depuis de nombreuses années, nous entendons parler du projet de LNPN (Ligne Nouvelle Paris Normandie). Ce projet fait partie de ceux qui ont été retenus par la ministre chargée des Transports. Priorités des prochaines années, ce projet sera réalisé en plusieurs phases.
o La 1ère partie concerne des investissements à la Gare Saint-Lazare (à réaliser d’ici 2022) pour permettre de réduire les retards aux départs qui sont la 1ère cause des retards sur la ligne Paris Rouen Le Havre.
o Viendra ensuite une 2e phase à partir de 2022 le « saut de mouton » en amont de Saint Lazare qui permettra aux trains venant depuis le Sud de rejoindre plus facilement qu’aujourd’hui les quais de la gare situés au Nord qui sont les seuls qui peuvent accueillir les trains normands du fait de leur longueur. Aujourd’hui, les trains peuvent subir des retards car il y a trop de trafic empêchant la traversée des voies entre le sud et le nord.
o La 3e phase – la plus importante – consistera à construire une nouvelle ligne entre Paris et Mantes-la-Jolie entre 2023 et 2027 pour permettre aux trains normands de rouler plus vite (jusqu’à 250 km contre 200 km maximum aujourd’hui) et ainsi de réduire le temps de trajet entre Paris et Rouen. A l’issue de ces 3 phases, le temps de trajet entre Paris et Rouen sera réduit à 50 minutes en train.
· Une nouvelle gare à Rouen dans le quartier Saint-Sever à horizon 2030. La gare actuelle, saturée, enfermée dans un périmètre restreint, ne peut plus accueillir de nouvelles voies et donc de nouveaux trains ce qui rend nécessaire la création d’une nouvelle gare dans le quartier Saint-Sever. Elle permettra la circulation de plus de trains. De nouveaux services pourront également y être intégré avec une meilleure multi-modalité entre le train, les réseaux de transports du département et de la région et le réseau de transport en commun de la métropole de Rouen. Cette gare est confortée par la décision de la Ministre et devrait être réalisée entre 2028 et 2032.
Ces différents projets feront l’objet d’une discussion dans le cadre du budget 2019, qui sera voté par le Parlement d’ici quelques semaines. Pour la première fois, un Gouvernement soumettra ses choix d’investissements pour les transports sur les 20 prochaines années au débat parlementaire. C’est la garantie que chaque promesse de financement soit tenue et que chaque dépense que nous prévoyons trouve ses ressources.
Damien ADAM
Député de Seine-Maritime